Édifice à un étage, décoré des armes de la reine Marie (1777-1816) ; il est entouré d’autres bâtiments municipaux comme le forum et le pilori. Il aurait fonctionné comme prison au moyen-âge, comme le prouve la grille de la fenêtre inférieure gauche. Bâtiment à un étage, le rez-de-chaussée s’ouvre sur un atrium avec deux pièces latérales et l’on accède à l’étage par deux volées d’escaliers. À l’étage se trouvent un salon de réception et deux autres pièces. Il a servi d'école et de logements pour les enseignants et, aujourd’hui, il héberge les installations de la mairie et quelques objets décoratifs d’intérêt historique.

Cette auberge, qui sera plus tard l’hôpital de la miséricorde, est un élément important pour comprendre les solidarités médiévales. Là, on portait assistance aux pauvres, aux pèlerins, aux malades et à tous ceux qui, de passage ou résidant dans la ville, avaient besoin d’un abri et/ou de soins. On sait également que Sancho 1er, a légué dans son testament 100 maravédis à cette auberge. Avec l’implantation de la confrérie de la miséricorde, elle devient son hôpital, et le bâtiment subit des aménagements importants et successifs. L’auberge/hôpital est un bâtiment à un étage, avec à l’extérieur, un porche en arc plein, surmonté d’une niche avec une statue de Saint Antoine. Aux extrémités, on peut voir aujourd’hui encore deux gargouilles, l’une anthropomorphique et l’autre zoomorphique, que la tradition locale dit représenter le diable et une chèvre. Plusieurs légendes en sont nées, concernant Dame Lopa, ancienne propriétaire de la maison qui aurait signé un pacte avec le diable, soit sous l’influence d’une servante (la même chose se passe avec la légende de la Dame au pied de chèvre) ou sur sa propre initiative, et elle aurait été sauvée de cette soumission maléfique sur l’intercession de Saint Antoine.

Elle fait partie de la voie appelée Via da Estrela (voie de l’étoile), une voie romaine qui reliait Mérida (Emerita Augusta) à Braga (Bracara Augusta) ; la route des Almocreves atteint Linhares de Beira, à côté de l’ancienne école primaire, tout de suite à droite en entrant dans le village. Cette chaussée romaine est une partie du tronçon qui reliait Mangualde à Linhares, en direction de Videmonte. La voie est pavée de blocs de granit rectangulaires et descend jusqu’à la rivière de Linhares, sur un parcours continu de 1 300 m, avec une largeur moyenne de 4 m.

Il faisait partie du système de défense de la région de Beira et a été construit à plus de 800 m d’altitude, sur un terrain dénivelé et rocheux. Il existait déjà à l’époque de Sancho 1er et a été modifié par le roi Denis en 1291. Il est composé de 2 enceintes entourées de murailles, de 2 tours, de 4 portes et de 2 citernes, et a été réaménagé à partir des années 1940. Il s’agit d’une construction imposante qui fait partie de la ligne des forteresses de la région de Beira. Cette importante ligne de défense stratégique a été construite dès l’époque du fondateur de la dynastie, pour protéger le flanc est du territoire contre les éventuelles incursions ennemies. Parmi ce vaste ensemble de châteaux, nous pouvons mentionner ceux de Marialva, Moreira de Rei, Trancoso et Celorico da Beira. Le château de Linhares, classé monument historique en 1922, possède deux tours : le donjon et la tour de l’horloge. L’enceinte intérieure entre les murailles était divisée en deux espaces fermés : un plus grand à l’ouest, qui a probablement été utilisé comme point d’assistance au donjon ; c’était une zone militaire où étaient situées les citernes : l’autre, à l’est, servait d’abri à la population du bourg et aux biens essentiels en cas de siège ou d’attaque ennemie. Doté d’un long périmètre fortifié, parcouru par des chemins de ronde à découvert et par les escaliers d’accès.

Puits source, de plan carré et de forme cubique. L’ouverture est en arc en plein cintre, elle a été fermée pour des raisons sanitaires. Elle porte le blason de la ville de Linhares da Beira.

Construction en pierre, portant les armoiries de la municipalité ; c’était le lieu de réunion de l’assemblée des hommes libres de Linhares, là où ils prenaient les décisions administratives, législatives et judiciaires, et qui donnait un sens à l’individualité gouvernementale de la municipalité. Dans ces assemblées, les officiers et les hommes libres de Linhares agissaient en accord avec le texte de la charte qui avait été octroyée à Linhares. La charte la plus ancienne fut octroyée par le roi Alphonse Henri en 1169 et suivait le modèle des chartes de Salamanque. Au début du 16e siècle, le roi Manuel réalisa la bien connue réforme des chartes et Linhares reçut une nouvelle charte, datée de 1510. Le lieu de réunion, appelé « forum », est un monument tout à fait singulier au Portugal, il est situé place du pilori ; c’est une construction en granit avec trois marches d’accès. À l’intérieur, il y a une table entourée de banquettes, derrière lesquelles se trouve le blason de Linhares. Cet espace a même été entouré d’une armature en bois, couverte de tuiles, afin de mieux protéger les hommes en délibération. Il est intéressant de voir qu’elle est située sur une source, avec une ouverture en arc brisé et dont l’intérieur est couvert d’une voûte.